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Ethique et publications

Accompagnatrice en développement personnel, je m'intéresse particulièrement à la relation que chacun a avec soi-même.

Prendre du temps pour soi, pour mieux se connaître, devenir ami avec soi-même, débouche ensuite souvent sur une manière différente d'agir. Quand paroles et actions sont alignées avec nos valeurs, on parle d'éthique personnelle, celle qui, ensuite, va nous faire nous positionner de telle ou telle manière dans les différentes identités qu'on endosse à tour : dans notre vie personnelle, professionnelle, sociale. Le texte ci-dessous a été adressé hier, jour important pour moi car commémorant la mémoire d'un ami décédé, à Vincent Fragnière, rédacteur en chef du Nouvelliste, et à Stéphane Riand, rédacteur de l'1dex, qui l'a publié ce matin.

Monsieur le Rédacteur en chef,

Je me suis levée ce matin le corps en plomb et toutes mes cellules imbibées de larmes, le dos douloureux comme s’il avait été perclus de coups. Johnny Hallyday est mort, ce qui fait suite, bien des années plus tard, à la fessée reçue par mon adoré cousin Jojo un soir de St-Nicolas, et au 6 décembre 2016. Ce qui me permet de sceller à jamais l’opinion que je me fais de la St-Nicolas, la couleur que ce jour-là a pour moi.

« Ils » n’y ont pas résisté, bien sûr, et, à nouveau, vous y avez agréé, bien sûr : tant de chagrin « de leur côté ». « Maléfique : ce qui ou celui qui a une mauvaise influence; qui est source de mal, qui provoque le malheur ». Si, de « notre » côté, nous avions tenté de faire paraître un souvenir mentionnant quoique ce soit de maléfique dont l’auteur direct du drame de Vex aurait été victime, je me demande si ce texte-là, accusateur, aurait été publié.

A lire le Nouvelliste ces derniers jours, je me suis interrogée : auriez-vous décidé de vous acoquiner avec le Matin ? Le Matin de la semaine donc. J’ai trouvé le traitement que vous avez fait de l’affaire Buttet hyperbolique, éloigné de tout respect auquel ses proches et sa famille auraient droit, eux, au moins. Mis à part ça et en passant, on m’a déjà mis la main aux fesses et je pense qu’entre ça et une médiatisation de mes travers, je pencherais pour un renouvellement du premier outrage plutôt que pour le dixième du quart de ce qui a été médiatisé concernant ce monsieur. Evaluation faite des traumatismes secondaires respectifs. Mais je me lâche et voilà que je me prends à écrire avec l’éloquence d’un Riand survolté.

Je ne suis pas l’épouse de Pascal Vuistiner, journaliste, comme le rédacteur en chef de l’1dex l’avait pensé, mais celle de Pascal Vuistiner, employé de la restauration. J’ai des antécédents familiaux en matière d’interdiction ou de restriction de parution chez vous : mon oncle Bernard Crettaz a disparu pendant des décennies de vos colonnes, après une blague de potache un peu trop osée, qui avait conduit votre quotidien à publier en première page l’annonce d’une maladie caprine et grimentzarde qui n’a jamais existé. De mon côté, mon envoi à l’une de vos journalistes d’ «Aline ou les cahiers de ma mère », publié avec succès par ma sœur Anne Bottani, mon courriel à une autre journaliste pour lui suggérer une analyse plus fouillée et subtile des thérapies brèves, en partie de l’hypnothérapie, que je pratique, n’ont pas même eu droit à un accusé de réception de leur part. Mais trêve de broutilles.

L’an passé, mon texte en hommage à mon proche ami et en souvenir de mon père a été refusé. Au motif qu’on ne peut pas, dans un même texte, s’adresser à un mort récent et parler d’un mort qui date… Vous avez des règles, auxquelles vous vous tenez. Ça s’appelle l’éthique. C’est bien l’éthique, ça permet d’éviter les dérapages. Celle de votre journal ne vous a pas empêché de mêler, dans un même compte-rendu, il y a deux jours, deux faits divers que tout semble séparer si ce n’est le fait qu’ils ont tous deux débouché sur morts d’homme.

Comment serait-ce, donc, au nom d’une éthique qui promouvrait la profondeur d’analyse, d’insérer dans un prochain compte rendu du « drame de Vex » une phrase qui ressemblerait à « faisant suite à des années de dysfonctionnements de nos procédures dans le domaine de la protection de l’enfance, X a commis un meurtre puis s’est donné la mort » ? L’alcool ou n’importe quelle autre substance – pour autant qu’il y en ait eu - n’étant jamais – vous le savez, j’espère que vous le savez ! – la cause d’un comportement criminel, juste son facilitateur. Ce que, re-soit dit en passant, il conviendrait de rappeler au sieur Buttet.

Vos refus divers et successifs, le fait que vous n’ayez pas honoré votre promesse de me recontacter - ni Stéphane Riand d’ailleurs - ont eu comme effet positif que, transie de douleur et en révolte totale, j’ai produit, au long des mois passés, une « Lettre ouverte aux intervenants en protection de l’enfance », à paraître en 2018. L’éditeur choisi me permettra, je l’espère, de me passer de vos colonnes et de celles de l’1dex pour faire la promotion de cette parution. Qui, faisant l’état des lieux que j’estime navrant, insuffisant, scandaleux, de l’actuelle prise en charge des situations complexes de familles éclatées dont l’un – ou les deux - des ex-conjoint tire sur l’autre à bout portant, permettra - c’est mon credo et ma bataille, ma « croisade » comme l’a relevé un ami - d’éviter de futurs drames analogues, qui ont privé deux familles, deux groupes d’amis, deux communautés, d’un proche aimé, aimant et indispensable à leur vie.

Ce soir, plutôt que d’accuser autrui, plutôt que de me morfondre dans la rancœur, je passerai ma soirée, avec d’autres, à méditer et en prière. Autour du thème de la paix. Evénement que j’organiserai dorénavant chaque 6 décembre. La paix de l’esprit, celle qui promeut la paix dans le monde et qui est à la mesure de l’éthique qu’on met en œuvre dans sa vie. Je suis en paix. Et en deuil.

Je vous souhaite tout de même une belle journée.

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